Chimiothérapie : oui ou non ?
Divers facteurs – dits facteurs clinico-pathologiques – permettent au médecin d’évaluer si la prescription d’une chimiothérapie est judicieuse et/ou nécessaire. Une chimiothérapie est administrée pour réduire le risque de métastases d’un cancer du sein. L’évaluation des facteurs qui augmentent le risque de métastases est donc importante.
Sur la base des résultats de MammaPrint et des facteurs clinico-pathologiques, votre médecin pourra vous guider en toute sécurité sur l’intérêt ou pas de faire une chimiothérapie (à côté des autres options de traitement). Les facteurs clinico-pathologiques indiqués ci-dessous sont indissociables. La liste ci-après est fournie à titre indicatif et n’est pas exhaustive ; la détermination de la nécessité d’une chimiothérapie est plus complexe et ne peut se résumer à l’addition des oui et non pour chacun de ces facteurs.
ER : Ce facteur est lié à la sensibilité de la tumeur aux hormones. Une tumeur qui n’est pas sensible aux hormones (on dit alors qu’elle est à récepteurs d’œstrogènes (ER) négatifs) est considérée comme un facteur de risque pour lequel une chimiothérapie est presque toujours prescrite. MammaPrint représente dans ce cas une valeur ajoutée très limitée.
HER2 : Une tumeur dite HER2-positive est considérée comme un facteur de risque pour lequel on prescrit le plus souvent un certain type de médicament (trastuzumab/Herceptin) qui cible spécifiquement la protéine HER2. En règle générale, une chimiothérapie est également prescrite avec ce médicament. Chez certaines de ces patientes, le résultat de MammaPrint peut être « faible risque ». Dans ce cas, le choix de ne pas prescrire une chimiothérapie relève du médecin et de la patiente et il implique également la prise en considération d’autres facteurs de risque.
Grade de la tumeur : Plus le grade de la tumeur est élevé, plus la probabilité de devoir prescrire une chimiothérapie est forte :
- Grade I : les cellules cancéreuses ressemblent pour une grande partie à des cellules saines et leur croissance est généralement lente.
- Grade II : les cellules cancéreuses ressemblent de moins en moins à des cellules saines. Leur croissance est généralement plus rapide que les cellules normales et elles adhèrent rapidement les unes aux autres.
- Grade III : les cellules cancéreuses ne ressemblent presque plus à des cellules saines et leur croissance est presque toujours beaucoup plus rapide que les cellules normales.
Âge : L’âge de la patiente joue un rôle important, et, en règle générale, chez les patientes jeunes, les médecins préfèrent préconiser une chimiothérapie.
Ganglions lymphatiques : Des ganglions lymphatiques positifs constituent également un facteur de risque. Plus il y a de ganglions lymphatiques positifs, plus la nécessité de prescrire une chimiothérapie est grande. Chez les patientes présentant 1 à 3 ganglions lymphatiques positifs, le résultat de MammaPrint peut être à faible risque et une chimiothérapie ne représente cliniquement pas une valeur ajoutée.
Stade du cancer du sein : Plus le stade est élevé, plus la probabilité qu’un traitement par chimiothérapie soit nécessaire est grande :
- Stade IA : tumeur mesurant moins de 2 centimètres, sans présence de métastases dans les ganglions lymphatiques axillaires.
- Stade IB : tumeur mesurant moins de 2 centimètres, avec présence de micrométastases (inférieures à 2 mm) dans les ganglions axillaires.
- Stade IIA : tumeur mesurant jusqu’à 2 centimètres, avec atteinte de 3 ganglions lymphatiques axillaires au maximum. Ou tumeur mesurant entre 2 et 5 cm, sans atteinte des ganglions lymphatiques.
- Stade IIB : tumeur mesurant entre 2 et 5 cm, avec atteinte de 3 ganglions lymphatiques axillaires au maximum. Ou tumeur mesurant plus de 5 cm, sans atteinte des ganglions lymphatiques.
- Stade III : tumeur mesurant plus de 5 centimètres, qui s’est propagée à l’extérieur du sein, avec infiltration de la peau ou infiltration de la paroi thoracique, et avec présence éventuelle de métastases dans les ganglions lymphatiques axillaires.
- Stade IV : tumeur avec présence de métastases avérées qui se sont propagées vers d’autres parties de l’organisme.
Triple négative : Une tumeur triple négative signifie que ER (récepteur des œstrogènes), PR (récepteur de la progestérone) et HER2 (récepteur du facteur de croissance épidermique) sont tous trois négatifs. Ce statut est un facteur de risque pour lequel une chimiothérapie est presque toujours prescrite. MammaPrint ne représente dans ce cas aucune valeur ajoutée.
Taille de la tumeur : Plus la tumeur est volumineuse, plus grande est la nécessité de prescrire une chimiothérapie. Si une tumeur mesure plus de 5 cm, il n’est en principe plus possible de réaliser le test MammaPrint étant donné que celui-ci est validé pour les tumeurs mesurant jusqu’à 5 cm.
En cas de tumeurs de grande taille (mais aussi de plus en plus souvent en cas de tumeurs plus petites), le choix se porte parfois sur un traitement adjuvant qui est administré avant l’intervention chirurgicale (ce traitement est appelé « néo-adjuvant ») ; MammaPrint peut alors aider à déterminer le choix du traitement.